En Bavière « De l'herbe, du lait et des énergies vertes »
Pendant sept mois, nous allons vous rapporter les impressions de groupes d'étudiants du pôle de formation de Bernussou (chambre d'agriculture de l'Aveyron), qui ont séjourné dans des exploitations laitières d'Europe, sélectionnées par l'équipe pédagogique.
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Toutes les exploitations de notre stage se situaient dans les pré-Alpes, à environ 800 mètres d'altitude. La topographie de cette région de l'Allgäu se compose d'une succession de vallons et de coteaux avec, curieusement, peu de haies pour une zone de moyenne altitude. Les lieux sont enneigés quatre mois par an. Les élevages laitiers qui nous accueillaient étaient tous différents : un élevage bio, une exploitation de structure moyenne et économe, typique de la région, et une grande exploitation en système « zéro pâturage ». En Bavière, la race omniprésente est la brune des Alpes. L'Allgäu est une région exclusivement laitière avec des troupeaux de 35 vaches en moyenne, avec un chargement élevé (1,83 UGB/ha). La majorité du lait collecté est destinée à la transformation fromagère (emmental, chester et camembert). Le système fourrager est fondé uniquement sur de la prairie naturelle (ensilage, enrubannage ou foin). La plupart des éleveurs consacrent l'une de leurs cinq coupes d'herbe annuelles à la fabrication de bouchons déshydratés grâce à l'implantation de trois usines de déshydratation sur le territoire de l'Allgäu.
BIOGAZ, ÉOLIEN ET PHOTOVOLTAÏQUE
N'étant plus limité par les quotas, l'objectif des éleveurs est d'augmenter la production. Le prix du foncier très élevé (45 000 €/ha) limite fortement l'agrandissement des structures. Les différentes sources d'énergies renouvelables produites sur les exploitations (biogaz, éolien, photovoltaïque) constituent un revenu complémentaire non négligeable pour les producteurs.
LE PÔLE DE FORMATION DE BERNUSSOU
Dans la région de l'Allgäu, l'élevage laitier domine avec des systèmes fourragers fondés sur la prairie naturelle.
WILDPOLDSRIED, LA VILLE ÉCOLOGIQUE Avec 2 600 habitants, la commune investit depuis vingt et un ans dans les énergies renouvelables. Aujourd'hui, cette ville produit cinq fois plus d'énergie qu'elle n'en a besoin. En vendant le surplus au réseau électrique régional, elle s'assure des revenus importants de 6 millions d'euros par an. À ce jour, douze éoliennes sont dressées sur la colline et de nombreux éleveurs et villageois souhaitent poursuivre ce fulgurant essor en investissant dans cette voie. Toutes les infrastructures de l'agglomération sont équipées de panneaux photovoltaïques et les habitants ne déboursent pas un centime pour se chauffer, ni pour s'éclairer.
FAUCHER, FANER ET ENSILER 75 HA EN DEUX JOURS Avec cinq coupes d'herbe dans l'année et 85 ha de prairie naturelle, les éleveurs ont tout intérêt à être bien équipés, et c'est le cas. Le jeudi matin, l'associé commençait à faucher 75 ha en moins de huit heures, soit 9-10 ha/h. Juste après, nous commencions de faner avec deux pirouettes dernier cri (huit et dix toupies). Le lendemain, une course contre la montre s'ensuivait : deux andaineurs (deux et quatre rotors) prenaient le relais. Tout comme l'ensileuse qui récoltait l'herbe. Le soir même, vers 20 heures, le silo était fini de bâcher.
DES VÊLAGES SAISONNIERS POUR UN LAIT ÉCONOMIQUE L'exploitant a calé les cent vêlages sur trois mois, de mi-novembre à mi-février. Le but est de traire du lait à l'herbe de mars à octobre, ce qui est permis par un climat continental et une pluviométrie annuelle de 1 300 mm. Disposant de 50 ha autour de l'exploitation, des paddocks de 5 à 10 ha permettent un pâturage dit de « full-grazing » (hauteur d'herbe pâturée de 5 à 6 cm). La charge de travail est élevée pendant trois mois, mais l'économie est réelle. Le coût de concentrés n'est que de 24 €/1 000 l, soit 760 kg/VL pour une production de 6 850 l à 39,7 de TB et 36,3 de TP.
DES SILOS VERTICAUX En 2007, lors de la construction du nouveau bâtiment pour les vaches laitières, l'éleveur opte pour deux silos verticaux en béton de 11 m de profondeur pour 6 m de diamètre, soit 310 m2 de capacité de stockage. Les avantages : pas besoin de tracteur pour tasser (le poids de l'herbe suffit), une conservation parfaite, donc pas de pertes, ni d'échauffement l'été. Le coût de mécanisation est réduit et une seule personne est requise pour bâcher.
DES ABREUVOIRS DANS CHAQUE PADDOCK L'exploitation étant fondée uniquement sur l'herbe, les vaches sont au pâturage sept mois de l'année. Pour ne pas avoir à amener d'eau au champ, chaque paddock est équipé d'abreuvoirs « maison ». À 800 m d'altitude, le gel est présent cinq mois de l'année, d'où la nécessité d'avoir des abreuvoirs mobiles pour l'hiver. Ils sont rentrés et nettoyés. Ainsi, 1,2 km de tuyaux enterrés alimente douze points d'eau de 60 litres avec un débit moyen de 50 l/min, pour un investissement de 6 467 € HT.
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